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L'antre du dragon
18 août 2008

Chaise longue

Pour répondre aux demandes acharnées de mes deux lectrices régulières, j'ai réfléchi à un petit exercice assez simple : prendre un moment de la journée et le décrire de la façon la plus littéraire possible. Qui sait, j'en ferais peut-être même une habitude.

Il advint un moment au cours de l'après-midi, où ayant quitté mon écran pour prendre un verre de jus d'orange à la cuisine, je me rendis compte que dehors, il faisait beau. Après quelques pas sur la terrasse, une autre constatation s'offrit à moi : il faisait bien meilleur dehors que dedans, où le froid a déjà reprit son emprise que seul une canicule semble briser durablement. Portant mon regard sur la pelouse, je fus prise de l'envie de m'y allonger pour profiter de la chaleur. A la place, je m'assit sur le muret de la terrasse, jusqu'au moment où mes pensées se rappelèrent la chaise longue rangée dans la chambre de mes parents.
Et après tout, pourquoi pas ? Se prélasser au soleil pendant une demi-heure ne pouvait sûrement pas me faire de mal. Il ne me fallut pas longtemps pour saisir l'objet, le porter sur la terrasse et l'installer au soleil. Enfin je m'allongeais avec délice, les yeux fermés contre les rayons si agréables sur ma peau.
J'entendais le vent agiter les frondaisons et secouer l'enveloppe protectrice de la table de ping-pong, les voitures qui offraient un bruit de fond familier dans la rue, le chant des oiseaux dans les haies et dans la forêt. Une odeur forte de résine de sapin me chatouilla les narines, une senteur rappelant la montagne et me faisant sourire. Je m'amusais à suivre les images rémanentes laissées sur mes paupières au milieu de la lumière jaune traversant la peau. Peu à peu mes pensées commencèrent à dériver vers un léger sommeil.
Mais brusquement, la chaleur quitta mon visage, me forçant à ouvrir brusquement les yeux. Comment, des nuages osent cacher mon soleil ? Irritée, je les fusillais du regard en attendant qu'ils partent, mais d'autres ne cessaient de prendre leur place. Ô rage, ô désespoir, ô nuage ennemi ! Mais finalement le groupe moutonneux fila vers d'autres cieux, me laissant reprendre ma sieste pour quelques dizaines de minutes. Hélas, la rotation terrestre étant ce qu'elle est, le soleil me fut arraché de nouveau, me forçant à ranger ma chaise longue.

Je tague Léo et FBS !

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Commentaires
F
En même temps, c'est vrai qu'entre les périodes de méditation intensive (ben oui, je suis devenue une vraie marmotte) et les périodes où-il-y-a-dix-mille-trucs-à-penser-en-même-temps, ça devient dur!!<br /> Va falloir gagner plein de sous pour tout trouver en double! Bigre! Sachant que je vais avoir un congé de maternité de folie, il est à craindre que je ne trouve pas de boulot!
K
Je divague ou j'ai bien compris ? Aurait-on omis de m'annoncer la nouvelle ? Je comprends mieux l'allusion répétée au mois de mars, à présent, mais bon... Groumf :p
I
Là je suis impressionnée et émue et sautillante de joie.
F
A mon tour, donc, de raconter un moment de la façon la plus littéraire possible. La scène se passe mercredi dernier, dans le cabinet d'une femme qui me fait beaucoup rire bien que ce ne soit pas forcément le moment indiqué... je commence:<br /> <br /> Ce matin-là, comme à mon habitude depuis quelques temps, j'émergeai des bras de Morphée alors que le soleil était déjà haut dans le ciel (à ma décharge, il faut préciser que ma nuit fut une suite de réveils et d'assoupissements, ce qui ne permet pas de recharger les accumulateurs efficacement). Juste le temps pour moi de vérifier qu'il ne me restait que douze minutes pour ne pas faire faux bond à mon rendez-vous!<br /> De fait, je relevai le défi et me retrouvai dans une petite pièce immaculée et impeccable, où mon affable hôtesse m'enjoignit de m'allonger sur ce qui peut présenter une similitude avec un chevalet de torture, mais qui s'avère en fait être confortable. Après m'avoir palpée, à la manière d'une imposition des mains, l'heure de vérité! Elle sortit une sonde qui me parut gigantesque et présentait certaines ressemblances avec un symbole masculin bien connu... Néanmoins, mon regard ne put se détacher de l'image tremblotante et crachotante sur le moniteur. Avez-vous jamais vu deux amandes philippines? Serrées l'une contre l'autre, lovées comme un fruit précieux au plus profond de moi, je dois avouer que j'ai été émue devant ce spectacle. Un son clair, harmonieux et presque cristallin s'est alors fait entendre, et j'ai pu le décomposer: deux pulsations battaient avec vigueur, mais avec légèreté, comme deux souffles fragiles.<br /> C'est là notre première véritable rencontre, même si je sais qu'elle sera suivie de beaucoup d'autres, et cette idée qui, jusque-là, me semblait abstraite -porter la vie- s'est ancrée en moi avec plus de réalité que jamais. Je suis mordue, je l'avoue, et ne me rassasie guère des quatre photos de mes bouts de chou. Je sais à présent que j'ai trouvé là de quoi aimer à ne savoir qu'en faire, et déjà je suis émerveillée de la perfection de ces petits riens (voir les doigts minuscules de mes deux hôtes, voir battre leurs deux coeurs,pouvoir suivre de mon doigt leurs visages sur les photos ...)qui pour le moment mesurent moins que la longueur de mon pouce.<br /> <br /> <br /> Alors, j'ai bon? C'est vrai que je suis trop trop trop heureuse (même si c'est vrai que tout va être un peu plus compliqué maintenant...)! Bisous:-)
L'antre du dragon
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