Chaise longue
Pour répondre aux demandes acharnées de mes deux lectrices régulières, j'ai réfléchi à un petit exercice assez simple : prendre un moment de la journée et le décrire de la façon la plus littéraire possible. Qui sait, j'en ferais peut-être même une habitude.
Il advint un moment au cours de l'après-midi, où ayant quitté mon écran pour prendre un verre de jus d'orange à la cuisine, je me rendis compte que dehors, il faisait beau. Après quelques pas sur la terrasse, une autre constatation s'offrit à moi : il faisait bien meilleur dehors que dedans, où le froid a déjà reprit son emprise que seul une canicule semble briser durablement. Portant mon regard sur la pelouse, je fus prise de l'envie de m'y allonger pour profiter de la chaleur. A la place, je m'assit sur le muret de la terrasse, jusqu'au moment où mes pensées se rappelèrent la chaise longue rangée dans la chambre de mes parents.
Et après tout, pourquoi pas ? Se prélasser au soleil pendant une demi-heure ne pouvait sûrement pas me faire de mal. Il ne me fallut pas longtemps pour saisir l'objet, le porter sur la terrasse et l'installer au soleil. Enfin je m'allongeais avec délice, les yeux fermés contre les rayons si agréables sur ma peau.
J'entendais le vent agiter les frondaisons et secouer l'enveloppe protectrice de la table de ping-pong, les voitures qui offraient un bruit de fond familier dans la rue, le chant des oiseaux dans les haies et dans la forêt. Une odeur forte de résine de sapin me chatouilla les narines, une senteur rappelant la montagne et me faisant sourire. Je m'amusais à suivre les images rémanentes laissées sur mes paupières au milieu de la lumière jaune traversant la peau. Peu à peu mes pensées commencèrent à dériver vers un léger sommeil.
Mais brusquement, la chaleur quitta mon visage, me forçant à ouvrir brusquement les yeux. Comment, des nuages osent cacher mon soleil ? Irritée, je les fusillais du regard en attendant qu'ils partent, mais d'autres ne cessaient de prendre leur place. Ô rage, ô désespoir, ô nuage ennemi ! Mais finalement le groupe moutonneux fila vers d'autres cieux, me laissant reprendre ma sieste pour quelques dizaines de minutes. Hélas, la rotation terrestre étant ce qu'elle est, le soleil me fut arraché de nouveau, me forçant à ranger ma chaise longue.
Je tague Léo et FBS !